Madame Web

Eh bien en soi, Madame Web n’est pas si horrible, dans le sens que, juste… il se passe pas grand-chose. Ou alors que ça va trop vite, surtout sur la fin.

On peut noter quelques soucis de crédibilité (par rapport à la suspension d’incrédulité) Le film propose quasiment pas d’impact émotionnel. Sauf une scène, la seule avec un semblent d’intention. De plus, la synergie entre les personnages n’est clairement pas folle.

D’ailleurs, le casting est peu convaincant, sans être réellement mauvais. C’est juste qu’ils font le minimum légal. C’était un plaisir de retrouver Tahar Rahim à Hollywood après Désigné Coupable (bon il y a aussi vite fait Napoléon), mais là, je pense qu’il s’est fait avoir. On lui a promis de faire partie de la grande aventure Marvel, dommage que ça soit par cette porte. Puisque le méchant Ezekiel qu’il incarne n’a aucun background. Il se contente d’être pas gentil.

Ensuite, Dakota Johnson, que je n’avais pas revue depuis Sale Temps à l’Hôtel El Royal, ne semble guère impliquée dans le projet. Son pouvoir de prescience est déjà vu et revu, donc sa réaction face à ça est trop longue. Puis après, sa maîtrise est trop rapide.

Sans compter les 3 ados qu’interprètent Sydney Sweeney, Isabela Merced et Celeste O’Connor. Elles ne sont caractérisées que par un ou deux comportements, ou un style vestimentaire. Ce qui fait assez léger, on ne va pas se mentir.

En fait, tous les personnages du film manquent cruellement d’écriture. Ce qui est un comble pour une origin story. En plus, on ne partait pas avec les plus connus de l’univers de l’araignée new-yorkaise. C’était l’occasion de les découvrir ici, mais au final, ça reste de niche pour celles et ceux qui ont lu les comics.

Le problème, c’est qu’on ne se rattrape pas tellement avec le reste. Le peu de scène d’action qu’on peut retrouver n’impressionnent pas, d’autant qu’elles sont pour la plupart peu lisibles. Pareil pour les VFX, pour la majorité assez moches (coucou les doublures numériques pas du tout grillées), sauf un (à savoir un effet de toile de l’héroïne)

Quant à la réalisation de C.J. Clarkson, elle reste très standard, dans un montage saccadé. Les scènes en ambulance font penser à une copie bâclée de celles de Michael Bay. D’ailleurs, dans toutes les scènes en véhicules, on a l’impression qu’ils roulent à 10km/h.

Aussi bien l’écriture que la réalisation, tout semble en automatique, sans implication artistique de quiconque.

Enfin, Madame Web essaye désespérément de parler du Spiderverse, sans son héros principal. En 2024, Sony a le champs libre car seul Deadpool 3 sortira du côté de Marvel Studios. Alors ils en profitent pour bombarder 3 films avec des personnages issus de cet univer (on aura Kraven puis de nouveau Venom) Sauf qu’ils le font à la va-vite, avec des réfs plus ou moins appuyées. Mais ne vont même pas vraiment assumer jusqu’au bout les liens avec Spider-Man. Comme si c’était un appât (notamment avec des costumes dans la bande-annonce) et un peu de la manipulation.

En bref, je me suis même plus amusé dans Morbius, c’est dire… Mais c’était beaucoup moins débile que The Meg 2 ou Expend4bles par exemple. En tout cas, les 100 ans de la Columbia Pictures ne commencent pas de la meilleure manière.