Le Règne Animal

Le Règne Animal est plutôt original. Ça fait du bien ce genre de production en France.

Comme ils l’ont mentionné lors de la séance du Club Allociné, le long-métrage ne se revendique pas de genre, car c’est avant tout une histoire de relation humaine. Ainsi, on sent que les effets spéciaux et l’aspect fantastique interviennent seulement pour amplifier des émotions. Et quels beaux effets.

En effet, il s’agit d’un mélange parfait entre technique pratique et technique numérique. Ainsi, on ne se rend pas vraiment compte qu’ils sont là. Ce qui procure une sensation de réalisme réussie.

D’ailleurs, à plusieurs moments, la réalisation propose de idées inventives. Comme on pouvait s’y attendre avec cette intrigue, c’est intéressant de suivre le lien et l’évolution du fils avec son père. On comprend d’ailleurs assez vite de quel sujet le film va parler. En plus, les quelques touches d’humour donne un certain style.

D’autant que le casting est royal. Il envoie déjà un Romain Duris (Les 3 Mousquetaires, Eiffel) en père protecteur, comme il a pu expérimenter aussi Dans La Brume. Étrangement un peu théâtral par moment, mais c’est sans doute la personnalité du personnage, car ce n’est que ponctuellement. Tandis qu’en face de lui, on découvre un Paul Kircher très crédible, qui arrive parfaitement à doser son animalité. De même, Tom Mercier a un rôle particulièrement mouvementé, car il interprète (à merveille) un homme-rapace tourmenté. Enfin, Adèle Exarchopoulos (Je Verrai Toujours Vos Visages) est peut-être un peu plus en dessous, car son rôle ne peut pas trop lui permettre de donner plus.

Néanmoins, je trouve que Le Règne Animal traîne en longueur par moment. Il aurait pu être moins long pour ce qu’il avait à raconter. C’est-à-dire que le rythme possède des aplats par moment. Ou alors il manque une vraie scène d’émotion.

Que le concept ne soit pas expliqué, ce n’est vraiment pas gênant. Je dirai que c’est plutôt qu’on ne sait pas jusqu’où il veut aller. Comme si cela évoluait très lentement. En fait, certains passages avec une narration plus spectaculaire apportent une sorte de respiration. Ce qui d’habitude est l’inverse. Ici, pour les autres moments, je ne vois pas dans quoi le film va.

Aussi, j’aurai aimé savoir si c’était un choix narratif ou technique de ne pas s’attarder à la relation avec les animaux. Car on n’en voit peu, excepté le chien Albert, trop choupi. En effet, ce genre d’intrigue pour parler d’évolution, on en a déjà vu. Donc un aspect plus écologique aurait ajouté un angle original, pour qu’il se démarque plus. Cela aurait donné peut-être plus de sens au titre Le Règne Animal et la place de l’Humain dans la Nature.

En tout cas, attention, car le long-métrage propose quelques scènes assez graphiques, donc prenez vos précautions si vous êtes sensibles sur des plans avec du sang ou des blessures.

Enfin, je n’étais pas tout seul à l’avant-première, car Lovemycinéma m’avait accompagné. Et voici son avis sur le long-métrage :

Honnêtement, quand je suis sorti de la salle, la question que je me suis posé c’était : mais qu’est ce que je viens de voir bordel. Le Règne Animal est un film particulier, étrange voire dérangeant mais si réaliste sur l’espèce humain. À travers de nombreux messages que transmet le scénario comme ceux du racisme/écologie/remise en question de l’Homme, le réalisateur Thomas Cailley cherche tout bonnement à nous faire réfléchir sur nous-mêmes.

Bien sûr, on ne peut que dire du bien du casting. Romain Duris revient dans un film de science fiction cinq ans après Dans le Brume et nous livre encore une prestation folle aux côtés de Paul Kircher, jeune surdoué du cinéma Français. Puis Adèle Exarchopoulos est aussi très bonne dans son rôle de policière un peu mis de côté.

Mais le plus gros point fort de ce film, c’est les VFX. Ils ont vraiment travaillé les effets spéciaux et les costumes. Chaque monstre est superbe, rien à redire. De même, les décors sont bien recherchés et ce qu’on voit nous émerveille finalement. Toute l’équipe technique a franchement fait un gros boulot et ça en devient l’atout principal de cette œuvre.

Je suis vraiment content d’avoir pu découvrir ce film. Il y a certes quelques moments mous, il aurait pu durer un peu moins longtemps , un bon quinze minutes en trop. Mais, quand un film français arrive comme ça dans nos salles, faut l’accueillir et lui donner le plus force de possible ! Allez voir le Règne Animal sans déconner !