Je verrai toujours vos visages

C’est fou, parce que la bande annonce de Je verrai toujours vos visages, que j’ai vu après, m’a moins botté que le film !

Comme à chaque fois que je reçois une invitation Allociné, si je peux, je prends mes places rapidement. Pour Je verrai toujours vos visages, c’était simplement par curiosité du cinéma. Et pour le coup, j’en suis ressorti comblé, à l’instar de Mascarade.

Car c’est un super film, à la limite du documentaire. Néanmoins, l’aspect fictionnel fonctionne parfaitement. D’autant que les jeux apparaissent ultra naturels et profonds. Et ce, grâce au casting impressionnant, dont il serait dur de citer tout le monde.

Je pense surtout à Miou-Miou, que j’ai trouvée incroyable dans son rôle de senior aussi accablée que déroutée. Ou encore à Adèle Exarchopoulos qui sublime la détresse émotionnelle de son personnage. Puis, j’aime bien aussi Fred Testot, qui délivre un ex-junkie complexe. Et bien sûr Leïla Bekhti, dont la parole des victimes résonnent pleinement dans sa rage.

Ensuite, bien que les histoires passionnantes du film se suffisent à elles-mêmes, le long-métrage de Jeanne Herry propose quelques moments de respirations pertinents. En effet, le montage puissant arrive à couper brutalement des ambiances, sans casser la narration.

On peut retrouver principalement un bel échange entre victimes et criminels. Ainsi, cette discussion ne concerne pas seulement les personnages. Puisqu’il en devient complètement un dialogue sociétal, on peut écouter et en savoir plus sur les deux côtés du crime.

C’est d’ailleurs très intéressant de découvrir la justice restaurative. J’imagine que le sujet peut se creuser encore plus. Néanmoins, la façon dont Je verrai toujours vos visages l’aborde suffit à vouloir le creuser nous-même par la suite.

Par exemple, j’aime beaucoup le ton employé dans l’intrigue parallèle à la réunion, entre Adèle et Élodie Bouchez. Car l’une parle avec ses mots, exprimant sa passion et sa douleur. Tandis que l’autre use d’une parole bienveillante et très professionnelle. Une réplique fait d’ailleurs allusion à cet aspect de la rencontre.

Enfin, je vous invite à lire mon retour sur la séance Allociné par ici.