Quantum Cowboys

Quantum Cowboys est comme je l’imaginais, à savoir un véritable ovni dans les films en compétition que j’ai pu voir, lors du Festival d’Annecy 2022. Je m’en doutais car il faisait partie de la sélection Contre-Champs. Néanmoins, il propose quelque chose de vraiment particulier.

Bien que l’introduction nous prévienne explicitement les thèmes abordés, l’histoire parait assez décousue aux premiers abords. Notamment à cause du changement brutal et quasi constant de direction artistique. Parfois d’une scène à une autre, parfois carrément d’un plan à un autre.

En effet, le concept de Quantum Cowboys consiste à utiliser diverses techniques d’animation, représentant le multivers. Majoritairement des ajouts 2D en rotoscopie (c’est-à-dire en redessinant les personnages ou éléments du décor de l’image), où l’on peut retrouver par moment un décalage assez insolite entre les personnages et le décor. On peut également apercevoir du stop-motion, dans un style très artisanal. Cette richesse créative m’impressionne beaucoup, surtout qu’elle a un sens.

Malgré cette patte artistique qui peut déstabiliser, j’arrive à saisir la quête principale des protagonistes. Plus que ça, la dernière partie de pure SF se comprend étrangement mieux que le reste. On entre clairement dans un délire temporel fascinant, déjà pourtant bien de nourri de multivers. De plus, plusieurs éléments métas viennent pimenter tout du long l’intrigue.

Comme je l’ai mentionné plus haut, la projection s’est faite en présence du réalisateur Geoff Marslett, accompagné de John Way (qui joue Bruno). Après la séance, il a eu la gentillesse de proposer une mini-session de questions-réponses, à l’extérieur du Pathé Annecy. C’est à ce moment-là qu’il nous a expliqué et éclairci le propos de Quantum Cowboy. Notamment, que ce long-métrage indépendant fait partie d’une trilogie, qui expliquera beaucoup d’éléments scénaristiques.

J’ai eu la chance de recroiser Geoff à Annecy et même par la suite de l’interviewer. Il s’agit là de ma toute première interview sur Jevaiciner.fr, que je vous invite à lire ici. En discutant avec lui, on en apprend davantage sur la volonté artistique et narrative du projet. Ce qui rend ce dernier d’autant plus fascinant. Je sais qu’on n’aura pas tous la chance de pouvoir discuter avec le cinéaste et je comprends totalement les spectateurs qui seront confus au simple visionnage du film. Néanmoins, ne pas le comprendre fait partie de la démarche, selon l’auteur. Ça peut plaire, ou pas.

Le film a gagné le prix de la meilleure musique originale (pour un long-métrage).