Le Tout Nouveau Testament

Ea est la fille de Dieu, qui vit à Bruxelles. Dieu est insupportable. Il joue avec la vie des gens comme bon lui semble et sa femme ne peut rien dire. Seul leur fils a réussi à s’en aller de la maison. Ea n’en peut plus à son tour et décide de pourrir la vie de son père puis de s’enfuir sur Terre, afin d’y écrire un tout nouveau testament…

Je m’attendais à une comédie belge, sur les clichés religieux, mais finalement, il s’avère que film est une comédie bien sombre, avec une ambiance très mélancolique. Certaines scènes sont amusantes, parfois absurdes, où Dieu est notamment désenchanté, mais sa place dans cette histoire est très satirique. Je ne pense pas que le personnage en lui-même soit vraiment visé, il s’agit plutôt de la valeur de la vie, ici remise en cause.

On suit le parcours de plusieurs personnages, de façon assez contemplative. Ils nous mettent face à la cruauté divine (ou du destin, selon), les aléas de la vie et les personnalités déroutantes que peut accueillir la planète. Le questionnement de soi, la réflexion autour de la mort et la révélation des véritables identités de chacun, sont les principaux thèmes du métrage. On ne voit pas le temps passer, on regarde avec attention les différents actes, tout en ayant l’impression d’être parmi tout ce monde.

L’instable Benoît Poelvoorde dans le rôle de Dieu lui va à ravir, tout comme Yollande Moreau en femme soumise et naïve. La petite Pili Groyne en pré-ado se rebiffant contre son père est très convaincante ! Elle tient le fil conducteur du film et elle ne nous tape pas sur le système. Ils représentent tous très bien l’atmosphère du film, entre réalité et fantastique. Car les effets spéciaux sont bien là et font preuve d’inventivité, au service de la certaine poésie du film. On en ressort assez troublé, en fait.