

Pauvres Créatures
Mon avis rapide
J’ai apprécié l’expérience que propose Pauvres Créatures. Notamment visuelle, le projet est évidemment très original. De plus, le propos est facile à comprendre, la narration est beaucoup plus digeste que je ne le pensais. Bien que certains sujets ou mises en scènes peuvent dérouter. Néanmoins, Emma Stone sort le grand jeu.
Titre : Pauvres Créatures (Poor Things)
Réalisation : Yorgos Lanthimos
Scénario : Alasdair Gray, Tony McNamara
Nationalité : Américain, Britannique, Irlandais
Casting principal
Compagnies
Compagnies : Element Pictures, Film4, Searchlight Pictures, TSG, Walt Disney Studios Motion Pictures
Synopsis
Le chirurgien réputé Godwin Baxter a ramené à la vie Bella. Les capacités cognitives de cette dernière évoluent jour après jour, en même temps que sa soif d’apprendre. Alors qu’elle est promise à Max McCandless, l’assistant de chirurgien, elle s’enfuit avec l’avocat débauché Duncan Wedderburn. Elle va alors explorer le monde dont elle ne connaît rien, tout en se découvrant elle-même…
- Modifié le 30/01/2025
Malgré avoir vu la bande annonce, je ne savais pas trop à quoi m’attendre pour Pauvres Créatures. Et pour le coup, j’ai été agréablement surpris !
Pour la petite histoire, je devais assister à une avant-première de La Zone d’Intérêt. Mais c’était évidemment complet, donc je me suis rabattu sur Pauvres Créatures, que je voulais voir de toutes façons. Et cela m’a permis de découvrir la salle principale du Louxor, qui porte bien son nom. Puisque le décor égyptien m’a beaucoup plus, je ne m’y attendais pas !
Et en parlant de décors, ceux du films sont tous aussi très inventifs. Ils reprennent une esthétique de vieux films studio, avec une touche steampunk dans l’air du temps. De même, les costumes sont fascinants et tout aussi riches. Notamment les robes de l’héroïne, qui lui ajoutent beaucoup de personnalité.
D’ailleurs en parlant d’elle, Emma Stone tient complètement le film. Son rôle lui va à ravir, car elle maîtrise parfaitement son jeu. Elle arrive à gérer le côté enfantin dans un corps d’adulte avec originalité, avec un juste dosage des comportements. On sent clairement le thème du film, à savoir l’émancipation (féminine notamment)
Ainsi, son personnage nous embarque dans une belle exploration du monde. Avec son regard naïf et vierge de tout jugement et connaissance. Qu’elle va apprendre petit à petit. D’autant que son évolution est très bien faite, car très fluide. En effet, entre le début et la fin du film, c’est le jour et la nuit. On voit les progrès légers sans s’en rendre compte, c’est subtile.
Emma Stone n’est pas seule pour autant. Elle s’accompagne de solides acteurs. À commencer par Willem Dafoe, qui arrive à surpasser son maquillage déjà conséquent. Dans le sens qu’il apporte toute l’émotion qu’il doit transmettre. Ensuite, c’est un plaisir de retrouver Mark Ruffalo dans des rôles plus variés. Il apporte une touche de burlesque très comique, dans un personnage caricaturé comme il faut.
Je trouve l’ambiance surréaliste sympathique, d’autant qu’elle n’en fait pas des caisses. En effet, globalement, je m’attendais à une sorte de purge. Comme Beau Is Afraid, qui est bizarre pour être bizarre et trop symbolique. Or, ici, c’est beaucoup plus digeste que je pensais. La bande-annonce promettait un univers barré, certes. Mais au final, ça se regarde très bien, j’ai réussi à suivre l’histoire tout du long. De la part du réalisateur Yórgos Lánthimos, ça contraste avec The Lobster (son seul film précédent que j’ai vu), qui est beaucoup plus terre-à-terre.
Malgré l’aspect original, j’ai décelé quelques moments prévisibles. Rien d’alarmant, mais cela fait perdre la spontanéité du film. Au niveau de la réalisation, certains plans de caméra peuvent dérouter. Mais cette inventivité, bien que floue au niveau narratif, fait plaisir.
Aussi, j’ai remarqué quelque chose d’amusant durant le visionnage de Pauvres Créatures. La scène de la danse m’a beaucoup fait penser à une pub Kenzo, où la danseuse avait une chorégraphie très destructurée. Or, quelle ne fut pas ma surprise de revoir cette danseuse, Margaret Qualley, dans ce film. En effet, elle arrive plus tard dans l’histoire, ce qui boucle la boucle.