Monsieur Aznavour

Tout d’abord, il faut savoir que Charles Aznavour est un de mes grands chanteurs (et paroliers) français préférés. C’était donc un plaisir de réentendre ses plus grands chef d’œuvres dans Monsieur Aznavour.

Déjà, le plus frappant dans ce rôle est l’immersion de Tahar Rahim, qui ressemble énormément à l’artiste. En effet, on peut remarquer un boulot de ouf concernant le make-up. Pour ainsi dire, on ne voit pas l’acteur, ou à la limite au niveau des yeux. Il reprend notamment ses mimiques, son parler, son accent, c’est impressionnant. Cela ne l’empêche pas d’assurer tout autant la partie émotion. Ce projet est bien meilleur pour lui que Madame Web.

Car aux premiers abords, le film reste assez factuel, ce que j’ai reproché par exemple à One Love. Néanmoins, plus ça avance, plus on laisse place au ressenti du chanteur et donc à l’émotion que l’histoire veut véhiculer. Et c’est ce qui manquait au biopic sur Bob Marley.

Pour le coup, je ne connaissais pas beaucoup le parcours du chanteur arménien à vrai dire. Évidemment, on doit faire le tri de ce qui est vrai ou romancé. Cependant, Monsieur Aznavour se concentre surtout sur la vision d’un artiste très ambitieux. Par exemple, je ne savais pas qu’il avait croisé autant de monde. Ce film est une sorte d’Avengers des chanteurs français.

Par exemple, ça me donne envie de regarder La Môme, afin de voir d’y voir Charles avec le point de vue d’Edith Piaf. Car ici, cette dernière y est présente et incarnée par une Marie-Julie Baup hilarante.

En fait, le film propose pas mal de touches d’humour. Comme l’aspect coureur de jupon de Pierre Roche, que nous livre Bastien Bouillon.

De plus, on voit du vieux Paris, ce qui ne fait qu’ajouter des points bonus. Et niveau réalisation, on retrouve Medhi Idir et Grand Corps Malade, à qui l’on doit Patients et La Vie Scolaire. Et certaines séquences sont ambitieuses mais à la hauteur du personnage. Ce qui donne un charme fou à l’ensemble.

Pour ma part, j’ai eu la chance de voir le vrai Monsieur Aznavour sur scène et pas n’importe où. Puisque c’était à l’Olympia, pour un concert caritatif, il y a près d’une vingtaine d’années (déjà !). Enfin, plus récemment, je suis allé à Los Angeles. J’y ai vu son étoile sur le Walk of Fame d’Hollywood Boulevard, qu’il a obtenu en 2017, à 93 ans. Et un chauffeur Uber m’a même diffusé un de ses chansons préférées, quand il a appris que j’étais français. Et en voyant ce film, je comprends mieux l’engouement pour l’artiste au États-Unis.