Le Royaume des Abysses

La Chine nous fait parvenir une nouvelle dinguerie d’animation, Le Royaume des Abysses, un an après la sortie sur son territoire. Je l’ai raté à Annecy, donc je me rattrape avec sa sortie en salle. Qui plus est, étonnamment en VO tout près de chez moi. Ici, on part dans un récit purement initiatique, qui donne une vibe Chihiro ou Château Ambulant.

Comme l’indiquait sa bande-annonce, qui m’avait beaucoup hypé, le film est plutôt chargé. On retrouve beaucoup d’éléments, beaucoup de détails et beaucoup de couleurs. J’aime beaucoup de base, mais ici, on peut parfois frôler l’overdose. D’autant que c’est surtout parce qu’on n’a pas toujours le temps d’en profiter. Ça va très vite, il y a beaucoup de coupes, certains plans ne sont pas très lisibles.

Déjà avec The White Snake, je savais que le pays avait un bon savoir-faire. Ici, cela ressemble surtout à une prouesse visuelle, comme une sorte de démo technique d’animation et d’effets spéciaux. Le rendu est magnifique, tout brille, les animations très riches. En tant que fan d’animation, je suis aux anges. Celles des cheveux et des vêtements qui flottent peut au bout d’un moment déranger. Car tout bouge tout le temps, c’est perturbant (mais cela est justifié par l’histoire).

Ajoutez à ce film une bonne quantité de personnages à l’écran, on est dans un véritable tourbillon. Ce qui rend l’histoire pas toujours très compréhensible, voire confuse même. Certains éléments semblent venus de nulle part. En plus, l’héroïne Shenxiu est moyennement attachante, puisqu’elle n’a qu’une idée en tête. Je trouve Nanhe mieux caractérisé.

Et pourtant, Le Royaume des Abysses propose une dernière partie très surprenante. Où tout devient limpide et l’émotion plus marquée. Tout l’aspect épique du film permet ici de tout donner dans la précision. L’animation se calme et délivre enfin le message de l’œuvre. Tout se justifie dans de belles séquences, bien que peut-être un peu trop appuyé sur la toute fin.