Hurry Up Tomorrow

Sans trop savoir dans quoi je m’embarquais, je suis allé voir l’avant-première de Hurry Up Tomorrow au Grand Rex !

Pas de tapis rouge, ni de visuels sur les écrans de la façade, il y avait donc peu de chance de croiser l’équipe du film…

Le Grand Rex et Metropolitan Films ont quand même proposé une pré-projection sympa pour faire plaisir aux fans. Ainsi, en attendant que la salle se remplisse, on pouvait voir des clips de The Weeknd. Une bonne partie des gens chantaient, car effectivement, il y avait une majorité de fans. J’ai pu en croiser avec des T-shirts, des casquettes, des sacs etc à l’effigie du film ou de l’artiste. C’est dire comme beaucoup étaient préparés. Pour le coup, la moyenne d’âge était plutôt jeunes, je me suis retrouvé en plein milieu de la gen Z.

À 20h, les lumières se sont éteintes pour laisser place à la musique, avec Victor de XO France, venu mettre le feu sur scène. Et ainsi partager un moment entre fans, habillé comme Abel dans le film. Pour démarrer, il a lancé un jeu pour gagner une affiche signée par le casting. Il fallait pour cela trouver un des 5 tickets d’or cachés dans les sièges.

Puis, la DJ kIM0 est venue l’accompagner pour nous proposer un mix de plus gros hits de The Weeknd. Une bonne partie des fans est venue danser à l’avant de l’orchestre. Après une dizaine de minutes, Victor a souhaité compenser l’abscence de l’équipe du film, sur scène ou par message, en proposant de faire l’inverse. En effet, il a demandé à toute la salle de participer à un message vidéo, que Victor allait pouvoir envoyer directement à l’artiste !

Pour ma part, je connais qu’un peu The Weeknd. Notamment ces plus gros titres, que j’apprécie. Cependant, je connaissais beaucoup moins les clips, car la plupart m’étais inédits. Ce visionnage m’a d’ailleurs permis de me mettre à jour sur la vision artistique du projet. D’autant que c’est la première fois que je le vois sur les écrans, n’ayant pas vu The Idol. Mais c’est son premier long-métrage et comme il l’a aussi co-écrit, ça me donnait une idée à quoi je pouvais m’attendre.

En dépit de ne pas avoir vu le casting (c’était vraiment ma seule raison de le voir en avant-première) et d’être mal assis (la tête devant moi me gênait donc j’ai dû m’assoir sur mon sac pour me rehausser un peu), j’ai pu me rattraper avec le film.

En effet, il s’agit là d’une réelle expérience visuelle et auditive. L’histoire est complètement sombre et surtout très personnelle. On sent que le projet vient d’Abel, puisque ça parle de lui et l’ambiance rejoint les tourmentes qu’on voit dans ses clips. Je m’attendais à ce qu’il parle d’un chanteur fictif à l’histoire similaire, mais non, c’est vraiment lui qui se met en scène.

Le plus marquant dans Hurry Up Tomorrow est clairement la réalisation. Elle est très forte de proposition, avec régulièrement des plans longs sans coupe. On est sur une œuvre très contemplative, à la photographie impeccable et la musique prenante.

De plus, le casting minimal est intense. On retrouve bien sûr Abel Tesfaye qui assure pour nous proposer sa partie la plus sombre et torturée. Mais il fait face à une Jenna Ortega (Scream) énigmatique et un Barry Keoghan (Dunkerque) électrique. Chaque prestation est vraiment marquante et ajoute cette profondeur à l’œuvre globale. Ce qui compense tout de même l’aspect assez abstrait de l’intrigue. De plus, les gens de la salle a un peu gâché l’immersion car ils surréagissaient avec ce qu’il se passait (entre les rires ou les scènes violentes).

En tout cas, même sans connaître vraiment The Weeknd, j’ai été pris par cette tourmente fascinante. Et je pense que si on le connait, le film doit encore plus nous happer. Bien que clairement, ce n’est pas destiné au très grand public, plutôt à la niche cinéphile des fans de The Weeknd (ou plutôt aux fans de The Weeknd cinéphiles).

Un dernier détail qui m’a amusé, c’est qu’à un moment, les personnages parlent d’anges déchus. Alors que le matin-même, j’étais allé voir Anges et cie. Voilà, c’est tout.