Birdman

Pour nous immerger complètement dans ce domaine, Alejandro Gonzalez Inarritu a choisi de monter Birdman comme un gigantesque plan-séquence. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de coupure entre les scènes (du moins pas visibles à première vue) et ce, que ce soit pour des ellipses de lieu comme de temps.

De plus, on est toujours du côté de la scène, jamais du public (qu’on ne voit d’ailleurs que très peu). Techniquement, je félicite la prouesse ! J’ai souvent réussi à repérer à quel moment il y avait un raccord, ou une stabilisation de caméra. Mais parfois, les scènes se juxtaposent très bien. Ce qui nous tient en haleine pendant tout le film (c’est presque épuisant, car on ne souffle pas beaucoup !)

Ensuite, le protagoniste qu’interprète le grand Michael Keaton est en perpétuel dualité entre présent et passé. En effet, il avait la gloire et l’argent, ce qu’il recherche aujourd’hui, avec sa nouvelle carrière. Ce qui nous vaut un savant mélange entre la réalité et les fantasmes du héros. D’autant que le parallèle avec sa réelle carrière fait mouche.

Birdman est sur un ton décalé tant par ses dialogues que par la personnalité de ses personnages (le comédien que joue Edward Norton est irrésistible !) Une œuvre tout en symbole, qu’il ne faut pas voir toujours au premier degré.

Quant au casting de grande qualité, il nous offre de bonnes performances (Emma Stone en fille de star désabusée et Zack Galifianakis en producteur très porté sur le rendement) À quelques moments, on a même le droit à des petits trolls sur d’autres stars hollywoodiennes.

Bref, Birdman ou la surprenante vertu de l’ignorance, saura vous divertir. Je ne dis pas qu’on est plié en deux de rire pendant toute la projection. Mais disons que le ton est suffisamment léger pour qu’on rigole aux scènes comiques. C’est avant tout une aventure qui nous fait réfléchir sur soi-même, sa famille et son passé.