Pourquoi j’ai pas mangé mon père ?
- Modifié le 12/10/2023
Quand Jamel Debbouze passe du côté réalisation, il décide d’adapter « The Evolution Man » de Roy Lewis, dans un film d’animation intitulé Pourquoi J’ai Pas Mangé Mon Père.
Pourquoi j’ai pas mangé mon père ? (Bande-Annonce)
Vous appréciez Jevaisciner.fr ?
Mon avis détaillé sur Pourquoi j’ai pas mangé mon père ?
Edouard et Vania sont deux frères primates Simiens, vivant à la préhistoire. Edouard est un inventeur doué, tandis que son frère veut devenir le chef de la tribu. C’est lorsqu’il apprend qu’Edouard est censé être le roi légitime, qu’il va tout faire pour s’en débarraser…
Pour un film d’animation Made In France, techniquement, on a du bon. Les rendus sont soignés, les décors et le design des créatures ont un style bien à eux. L’animation n’est pas toujours de qualité, car on sent par moment que c’est du clean de motion capture. De plus, on voit la différence entre les parties capturées et les parties traditionnelles. Mais tout cela est compensé par des Fx plutôt haute gamme (les pelages et les explosions notamment)
Pour l’histoire, malheureusement, elle est parsemée de petites incohérences, qui m’ont génées pendant le film. Elles sont assez visibles car, le film pose des règles au début mais ne les respecte pas toujours. Ces facilités scénaristiques sont au service aussi bien d’un avancement plus rapide de la narration, aussi bien que pour placer des gags destinés aux enfants. Pour ce qui est des anachronismes, je ne suis pas contre et en suis même fan. Cependant, il faut savoir les doser ou en tout cas, justifier correctement leur présence. Je pense notamment à la scène de « handball dans les arbres », la musique à ce moment-là n’a juste aucune raison d’y être (alors qu’à d’autres moments, le décalage entre l’image et la musique est justifiable) ou encore lorsque Edouard fait des découvertes et que des amis apprennent plus vite. Il y a également les messages que le film nous délivre, qui ne sont parfois pas trop subtils.
Bien évidemment, j’ai trouvé sympa l’idée de rendre hommage à la gestuelle de Louis De Funès, mais c’était souvent abusif. Comme pour nous rappeler à chaque scène « hé regardez, on dirait Louis ! », ce qui sort les personnages de leur contexte et les décrédibilise. D’ailleurs, en parlant de personnages, la présence de certains secondaires est assez aléatoire, il peut même en manquer pendant le film, sans qu’on sache vraiment pourquoi. Aussi, il y en a deux qui tiennent le rôle du « niais », ça fait doublon je trouve.
Enfin, si on compare le film et son inspiration originelle, les scénaristes ont quand même fait du bon boulot. Plusieurs éléments de l’intrigue initiale sont repris ou modifiés, puis arrangés, ce qui rend le film plutôt unique : ce n’est pas un simple portage à l’écran. De plus, la justification du handicap d’Edouard, joué par Jamel, est simple mais efficace. C’est d’ailleurs sur ça que j’ai basé la crédibilité, la cohérence et l’inventivité du film (avec également les designs des animaux). Or, ce n’est pas toujours de la même créativité.
Voilà, après, c’est le premier long-métrage de Jamel Debbouze, il a le droit de faire des erreurs. Disons que j’en retiens une plutôt bonne intention, mais à peaufiner à l’avenir. On voit que c’est un amateur de films d’animation (il a doublé pas mal de voix sur d’autres œuvres de ce type), mais il faut aussi bien savoir maîtriser la narration (comme je l’ai précédemment souligné dans Shaun le Mouton : Le Film)
Ces films pourraient vous intéresser :
Vous aimez Jevaisciner.fr ?
Soutenez le site en achetant l’autocollant officiel ici !