Megalopolis

Comme indiqué dans l’introduction, je suis allé voir Megalopolis au détriment de la clôture de L’Étrange Festival. En effet, c’était l’avant-première en présence de Francis Ford Coppola. Étant donné son âge avancé, c’était une chance inouïe de le voir au moins une fois en vrai. Après avoir bénéficié d’une standing ovation à son arrivée, il nous a dit quelques mots. Notamment qu’on était tous cousins, que l’Humanité formait une grande famille. Qu’on était des génies et que c’était important et à nous de débattre du futur pour notre civilisation.

Quant à Megalopolis, comment dire… Quand j’ai appris que le réalisateur allait sortir un nouveau projet, j’étais curieux. D’autant qu’il s’agissait apparemment de SF, donc assez inédit pour le père de la trilogie Le Parrain. Que j’avais étonnamment beaucoup appréciée.

Bien que je me disais que la SF allait être perchée et l’œuvre inaccessible, j’ai vu la bande annonce. Elle m’a vendu du rêve, dans le sens que le projet avait l’air ambitieux, impressionnant et peut-être compréhensible. Alors pourquoi pas. Et finalement…

C’est totalement inaccessible. Le réalisateur nous désignait comme des génies, mais je ne dois pas en faire partie. En effet, je n’ai absolument rien compris à l’histoire, si tant soi peu qu’il y en ait une.

Déjà, aucun dialogue n’a de sens, comme s’il s’agissait d’une suite de phrases prises au hasard, sans aucun rapport. De plus, aucune scène ne donne l’impression de faire avancer l’histoire ou d’avoir une consistance. J’ai eu beaucoup de mal à trouver une logique. Surtout que ça s’enchaîne sans lien particulier et parfois même faisant changer le comportement des personnages. En fait, c’est ce genre de film 100% symbolique, où il faut avoir fait BAC+10 en philosophie et histoire.

Ensuite, au niveau du casting, on retrouve beaucoup de têtes connues. À commencer par Nathalie Emmanuelle, dont je ne savais même plus qu’elle était dedans. Et qu’en plus elle avait un rôle important. Mais pour la plupart, ils sont ok mais dans cette ambiance incompréhensible. Que ce soit Adam Driver ou Giancarlo Esposito, ils font des trucs étranges mais le font bien en quelques sortes. Sans parler de certains qui ne servent à rien. Comme Dustin Hoffman ou Jason Schwartzman, qu’on voit très peu. On retiendra tout de même Shia LaBeouf qui se morfond dans une caricature de lui-même, en en faisant des caisses.

Pour le coup, je n’avais pas eu de purge à l’Étrange Festival, donc cela fera office de. Lors du visionnage, je n’avais qu’une hâte, c’était que ça se termine. Car pour tout vous dire, j’ai quand même réussi à décrocher au bout de quelques minutes seulement. Alors, au début, je me disais que c’était normal, que l’intro allait passer et qu’on allait finir par voir du vrai Coppola et son savoir faire. Et bien non.

En effet, tout du long ça reste un amas de scènes vides de sens. Le présentateur de l’avant-première nous avait prévenu que ce film était “totalement nouveau” pour la carrière de Coppola. Il ne nous a pas menti. Pour vous, dire, j’ai même fini par laisser tomber la lecture les sous titres. D’une part parce que je ne les voyais pas toujours à cause du spectateur devant moi. D’autre part parce que même en les lisant, je ne comprenais pas plus le film.

Le pire c’est que l’image ou la réalisation ne sont pas spécialement beaux. Certains passages font très faux à cause du manque de profondeur de champs. Et la CGI n’est pas toujours de qualité.

Donc vraiment, pas grand chose à sauver sur ce Megalopolis, malgré le nom prestigieux du réalisateur associé. Au contraire, j’ai même l’impression que son nom est une excuse pour mettre ce qu’il veut. Des gens ont-ils vraiment validé et / ou compris ce projet ?