Vice-Versa 2

L’avant-première de Vice-Versa 2 a eu lieu au Festival d’Annecy 2024. Pour l’occasion, nous avons eu d’abord la remise des prix du Disney Art Challenge 2024. Car cette année, le thème était en lien avec ce long-métrage : L’Adolescence, que d’émotions ! Ensuite, nous avons eu le plaisir d’avoir la présence du réalisateur Kelsey Mann et du producteur Mark Nielsen.

Le film est vraiment la suite du premier volet. Puisque dès le début, les personnages évoquent leurs apprentissages du premier opus, sorti en 2015. Ce qui en fait un problème, mais j’y reviendrai plus tard.

Un nouvelle fois, cela regorge de bonnes idées visuelles ou de fonctionnement, même si un peu moins qu’en 2015 et l’effet de surprise en moins. Cela amène ainsi des gags vraiment drôles, notamment ceux avec des références. Le tout dans un nouveau voyage simple mais avec beaucoup de détours.

De même, j’ai trouvé les nouvelles émotions vraiment attachantes et pertinentes. Au niveau du casting, on a même le droit à notre moment cocorico. Puisque notre Adèle Exarchopoulos prête sa voix à Ennui en VO et y est excellente.

Cependant, je trouve que Vice-Versa 2 est une redite du 1, malgré l’évocation de ce qu’ils ont appris précédemment. Ainsi, on se retrouve avec le même cheminement et la même conclusion.

Par exemple, le duo Joie / Tristesse transitionne vers celui d’Anxiété / Joie. Ce qui implique que les autres émotion restent en-dessous. Pour le coup, j’aurai préféré un film où les Dégout, Peur et Colère prennent le contrôle, car elles matchent aussi avec l’adolescence. Cela aurait fait un bon miroir à la précédente aventure, où il s’agissait avant tout d’un conflit entre Joie et Tristesse. Car ici, les autres émotions sont sous-exploitées.

De même, pour ma part, je n’ai pas passé la crise d’ado de cette façon, donc j’avais déjà du mal à m’identifier. Au contraire, j’ai même l’impression que la situation que vit Riley dans ce film pourrait s’appliquer à n’importe quel autre moment de stress, même adulte.

Enfin, on peut remarquer plusieurs soucis de logique, ou en tout cas de mécanismes flous. En effet, on n’arrive pas à cerner clairement le contrôle des émotions sur Riley. De plus, Vice-Versa 2 donne l’impression que c’est juste la faute à personne. D’autant que la crise d’ado semble se régler en 3 jours et que seule Riley la subit, alors que ses amies ont le même âge.

Bref, j’ai passé un bon moment, mais je le trouve vraiment incroyable que si on n’a pas vu le premier volet. Le concept semble s’essouffler au bout de 2 épisodes, c’est dommage. Si le public-cible, donc jeune, apprécie, tant mieux. Mais Pixar nous avait pourtant habitué à s’adresser à toute la famille plus efficacement.