

Invité.e.s :
à venir
Organisation :
Bureau des Arts de Dauphine, Association Cinéma Dauphine
C'est quoi ?
Pour clôturer le Dau’Film Festival, les étudiants du Bureau des Arts de Dauphine ont organisé une chouette conférence. Qui aborde le féminisme et la place de la femme dans le cinéma de genre.
- Modifié le 25/03/2025
En arrivant à l’accueil, j’avais reconnu Marine Bohin car je la suis sur Instagram. Je me suis dit qu’on était au bon endroit car elle devait sûrement y aller aussi. Et quelle surprise de voir qu’en fait, c’était tout simplement une des intervenantes !
En effet, la conférence était animée par des étudiants du collectif du Bureau des Arts de Dauphine. Ils avaient donc invité la comédienne et écrivaine Marine Bohin (qui a écrit un livre justement intitulé Le Cinéma de Genre au Féminin). Ainsi que Brigitte Rollet, entre autres chercheuse associée au Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines. La réalisatrice Aude Léa Rapin (celle de Planète B, que j’ai malheureusement raté fin 2024) devait venir également être de la partie, mais n’a finalement pas pu venir.
Dans un premier temps, il s’agissait de questions que deux étudiants posaient aux invitées. On a pu revenir ainsi évidemment sur la définition du cinéma de genre, puis de la place des réalisatrices / scénaristes dans ce contexte. Mais le sujet s’est vite élargit au cinéma en général. D’autant que Brigitte ne regarde pas de films de genre, en raison de la violence dont elle est sensible. Aux premiers abords, cela pouvait paraître un peu étrange de l’avoir invitée à cette conférence. Mais son regard extérieur était assez pertinent, justement, et surtout son avis sur la question des femmes dans l’industrie. Qui a été un très gros morceau.
On a évoqué par exemple la présomption d’incompétence. C’est-à-dire que les décideurs, inconsciemment ou pas, ont moins envie de donner les moyens à des artistes féminins par crainte de ne pas y arriver. Ou encore sur les chiffres qui représentent le nombre de femmes dans l’industrie, que ça soit de la petite main à un poste décisionnaire. Il y a eu aussi la question par rapport aux sujets et les visions féministes qui arrivent petit à petit dans le paysage cinématographie. Et notamment l’image de la France à l’international, avec son nombre conséquents de réalisatrices.
Dans un second temps, c’était au tour de l’audience de poser ses questions. Pour le coup, Valentin et moi-même étions les rares personnes qui n’étaient pas étudiantes dans ces locaux. Voire même les rares hommes. Ce qui est un peu dérangeant, puisque c’est presque plus pertinent de s’adresser à des hommes dans ce contexte-là, je trouve.
Globalement, Le Cinéma de Genre au Féminin était bonne ambiance. Les réponses étaient souvent longues (au point que j’ai dû poser ma question en off après car il n’y avait plus le temps) et super intéressantes. De plus, Brigitte était drôle vis-à-vis de son âge et de sa mémoire. En effet, elle jouait beaucoup là-dessus dans des sortes de running gag. En tout cas, ça m’a fait plaisir de voir Marine Bohin et de la rencontrer rapidement.
Concernant ma question, c’était d’abord de recommander Strange Darling, (vu lors du dernier PIFFF, le festival du cinéma de genre !) qui justement, passe son temps à inverser le rôle de la victime et du bourreau entre un homme et une femme (et notamment avec beaucoup d’allusion au consentement, à la domination, la liberté sexuelle, etc…). Puis de savoir si les hommes pouvaient aussi contribuer à faire avancer les choses. Que ce soit en terme d’égalité, de réduire la discrimination, etc. Car même si cela avance doucement, peu de femme arrivent suffisamment haut pour proposer leur travail. Mais parmi elles, pas toutes n’ont nécessairement envie d’aborder les sujets féministes et ont juste envie de faire des films. Donc c’est pour ça que, j’estime que parmi les hommes déjà présents, ils pourraient les aider en attendant qu’il y ait plus de réalisatrices.
Ce à quoi Marine m’a répondu qu’elle est tout à fait d’accord et qu’au contraire, cela pourrait être plus facile. Car les hommes qui proposeraient des projets aux visions féministes seraient paradoxalement plus écoutés. Et possiblement moins contraints en terme de budget ou d’opportunités.